Le récit de mon 3ème marathon : beaucoup de sensations et... quelques enseignements

 

Benoit Mahé est PCC (Profesional Certified Coach) de l’ICF, auteur de « Retail Coaching » et partenaire CapKelenn. Ses chroniques sur son blog portent principalement sur la performance commerciale en magasins grâce à des clients émerveillés, même à l’heure d’internet, et des collaborateurs épanouis. Ses chroniques sur sa passion de la course à pied proposent un pont entre la performance sportive et professionnelle. Il apprécie les commentaires et les réponses sur son blog.

Comment continuer à s’améliorer?

Comment prendre des décisions, dans le feu de l’action, face à l’incertitude et relever le défi ? 
Comment courir 14 minutes plus rapide et augmenter son efficacité de 7%?

Voici le récit de mon 3ème marathon… et ce que j’ai appris. Mes lecteurs intéressés peuvent lire mes récits précédents :

  1. Marathon de Séville 2013 : 3h27
  2. Marathon de Vannes 2016 : 3h30
  3. 10 km d’Aranjuez 2015 : 39’41

La veille

Séville, Dimanche 21 Février 2016. Température de 15 degrés, vent léger, parcours plat: des conditions presque idéales pour une bonne course. Hier, dans le train, je regarde par la fenêtre. D’habitude, dans les trains et les avions, je travaille. Mais ce jour-là, je m’offre la possibilité de «ne rien faire». J’ouvre juste mon ordinateur pour écrire ces quelques mots:
  “ Séville 2016 : je vais courir à 4’37 pour faire 3h14’’

Ma stratégie de course sera :

  • 10 km à 4’37 (base 3h15)
  • 20 km à 4’30 (base 3h10)
  • 12 km du mieux que je peux : accélérer ou maintenir”

A 7 heures du matin, je me réveille après avoir dormi comme un bébé : un luxe avant un marathon. Mon hôtel est très proche du départ, près du stade. Ce matin, je me sens calme, détendu.

Sur la ligne de départ

Etre ici sur la ligne de départ du Marathon de Séville est un cadeau d’une valeur inestimable. Aussi, un mot émerge, évident, entre toutes les sensations et les pensées, entouré de 13.000 athlètes, hommes et femmes, noirs et blancs, jeunes et moins jeunes : MERCI ! Merci d’être ici et maintenant sur mes 2 jambes en pleine forme.

J’éprouve toujours une émotion de sympathie pour ceux qui ne peuvent pas être là : les handicapés, les malades, les aveugles. J’admire énormément les aveugles qui sont liés au niveau du poignet à un autre coureur ; ou les handisport. D’abord l’essentiel donc: « nous avons beaucoup de chance d’avoir une bonne santé et d’être capable de courir ici et aujourd’hui. Il se peut que demain cela change, il faut donc en profiter aujourd’hui… Et faire tout son possible pour que cela dure. » Ce que tu ES est un cadeau DE Dieu, ce que tu FAIS est un cadeau A Dieu.”

Si l’on considère la population totale, et que sur l’axe d’un graphique on place la dépression d’un côté et le bonheur de l’autre, sur cette ligne de départ, les gens, fondamentalement très heureux, font pencher la balance du bon côté. Courir nous éloigne de la dépression et nous rapproche du plaisir. En effet donc, sans même avoir encore passé la ligne de départ, le simple fait d’être ici et maintenant implique de nombreux changements, dont certains très profonds.

Dans mon cas, au cours des trois derniers mois, j’ai assimilé de nombreux changements, dont certains définitifs :

Changements dans mon alimentation

Je suis enfin devenu sérieux au sujet de l’alimentation saine. La vérité est que, jusqu’à maintenant, à 45 ans, je n’y ai jamais accordé beaucoup d’attention. J’avais confiance en la bonne cuisine à la maison (ma femme est, entre autres qualités, une formidable cuisinière) et j’ai fermé les yeux sur beaucoup d’habitudes dont je suis le seul responsable. Il y a trois ans, j’ai pris trois kilos que je ne réussissais pas à perdre, même avec l’intensité des entraînements pré-marathon. Il y a un peu plus d’un mois, j’ai découvert et constaté que sur ces questions d’alimentation des consensus et l’unanimité émergent, malgré les lobbies. Par exemple linterview du Docteur Joyeux chez Drucker avec Sophie Marceau a constitué une prise de conscience pour moi et les prises de décisions suivantes :

  • Arrêter le lait de vache et les yaourts; l’homme est le seul animal à continuer à boire du lait à l’âge adulte. Il semble exister du lait plus sain (chèvre, amandes…).
  • La première chose que je prend au petit-déjeuner est mon citron dans de l’eau chaude.
  • Réduire la viande rouge et la charcuterie.
  • Manger des fruits en début et non en fin de repas
  • Se réserver une bière pour après la course comme une récompense, et seulement à ce moment.
  • Changer les pringles, cacahuètes et autres gâteaux apéros pour des délicieuses noix, amandes et figues.
  • Découvrir les aliments bio
  • Produire mon propre pain (préparé en 30 secondes le soir; programmé pour la nuit; et frais et chaud à 6h45. Miam!). Le plus drôle c’est que je remarque que beaucoup d’amis et membres de ma famille ont déjà pris ce virage, et je ne m’en étais pas rendu compte. J’étais aveugle sur ce point. (“ les choses ne sont pas telles qu’elles sont, elles sont telles que vous les voyez, et vous regardez ce qui vous intéresse”). Ils produisent leur propre pain avec une farine qu’ils contrôlent.

Changement de poids

Conséquence de ce qui précède (ou pas ?), les kilos tombaient un à un. Et donc je retrouvais mon poids idéal pour la course. Il convient également de dire que durant ces trois derniers mois, j’ai battu mon record, pendant un 10km (Aranjuez), j’ai donc réduit de plus d’une minute un record que j’avais depuis plus de 2 ans, passant la barre psychologique des 40 minutes (voir chronique)

Changements dans la discipline

J’ai redécouvert la valeur de la discipline et la répétition. Et je transmets ce message à mes élèves et mes clients en Retail Coaching. Je me suis concentré sur « faire ce qui est écrit sur le papier », « faire ce qui doit être fait ». Dans mon cas, par exemple, j’applique un plan d’entraînement détaillé préparé par le coach du Club et je l’imprime chaque mois. Jusqu’à présent, je sautais tout simplement la salle de gym et la musculation. Parce que ça me gavait; tout simplement. Durant ces trois mois, j’y suis allé, et sérieusement. J’invite mes clients à faire de même, à compléter leur coaching avec les employés, à mener des observations réelles de vente en magasin avec les checklists, comme s’il s’agissait d’entraîneurs. Comme s’ils allaient à leur salle de gym particulière pour améliorer de 7% le rythme de leur entreprise. Tester, répéter, faire des jeux de rôles… Comme disait Picasso, « le génie c’est 10 pour cent d’inspiration et 90 pour cent de transpiration ».

Changements dans les étirements

Une kiné a su m’expliquer les choses à tel point que… je les ai comprises. « Laissez-moi vous expliquer comment le muscle retient le CO2 pendant l’effort. Il gagne de la force et devient moins souple. Les étirements libèrent le CO2 et stimulent la circulation. » La moitié des gens (environ) ont besoin de comprendre le « pourquoi » des choses (les N en MBTI, les intuitifs). Une kiné a su parler à un N, et j’ai commencé à m’étirer avec le plus de sérieux possible. Cette kiné a su adapter son discours au profil de personnalité de son client.

D’abord, une histoire d’amitié 

La course est avant tout une question d’amitié, un projet collectif. Certaines connaissances ont pu courir des marathons avec des entraînements en solitaire, mais mon expérience m’a montré que la différence tant en plaisir qu’en performances est incomparable. J’évalue la différence à 25%-30% en performance. Dans mon travail, ce travail en communauté est essentiel.

Certains conférenciers, consultants ou coaches travaillent seuls. J’ai toujours recherché les réseaux de collaboration, et chez CapKelenn, notre réseau international de coaches est une source essentielle d’inspiration, de dépassement et d’entraide. Depuis quatre ans je fais partie du club Miacum Las Rozas, nos entraînements sont le mardi de 20 heures à 22 heures (ils se terminent toujours par une bonne bière) et les courses du Dimanche, toujours suivies du brunch méditerranéen. Ces trois derniers mois, en particulier, nous avons vu plusieurs groupes selon les niveaux, y compris celui de 3h20m.

Ce Dimanche matin, après être passé à nouveau par les WC (tout compte), je rejoins Charly et Andrés dans mon couloir de départ des 3h15-3h30. Nous vivons ensemble les dernières minutes avant le départ ; cette émotion intense, ce désir de l’enfant sur la plage qui veut aller dans l’eau, la musique augmente dans les haut-parleurs. Nous partirons ensemble. Mon ami Andrés a une expression : « garder la tête froide », ce qui signifie pour lui: « prudent » ; de plus sa montre donne un temps différent de la mienne ! Nous partons à 4’45, et sur la sienne c’était à 4’30. C’était sympas de partir ensemble, mais le marathon reste une affaire individuelle. Je prends le large.

J’observe le lièvre des 3h15 30 mètres devant moi avec son ballon gonflable. Je n’ai pas l’obsession de le suivre. Je l’atteins naturellement puis le dépasse au km 3.

Le kilomètre 10 : la sagesse intérieure

Je suis au kilomètre 10 et je réalise que je vais bien. Je scanne mentalement mes sensations et mon corps; de bas en haut et de haut en bas … tout va bien. Ma montre m’indique moins de 4’30’’ et je me demande « Irais-je trop vite ? ». Ce plan pour exécuter un 4’30, bien inférieur (25 secondes de moins) à mon dernier marathon, pourait avoir raison de moi, et m’empêcher de terminer. Comment savoir si la décision est la bonne? Durant ce dialogue intérieur, très intense dans la tête d’un coureur, se dégage cette notion de « sagesse intérieure, appliqué à la prise de décision ». Cette sagesse est nécessaire pour sortir de sa zone de confort et aborder des territoires nouveaux, peut-être pleins de promesses.

« Benoît ton corps et ton esprit savent que tu dois atteindre les 42,195 kilomètres. En ce moment, ils te disent que tu peux continuer sur ce rythme. Ecoute cette voix. » Les plans et les calculs sont une chose, savoir écouter sa sagesse intérieure en est une autre. Cette force bienveillante en nous qui nous dit jusqu’où on peut aller, stimule notre dépassement de soi et encourage la prise de décision productive.

Curieusement, ceux qui m’inspirent en ce moment du kilomètre 10, sont mes trois fils. Chacun d’eux. Pour m’avoir démontré durant ces dernières semaines, un exemple de faire bon usage de sa sagesse intérieure. Voici les exemples concrets qui m’inspirent (sans ce moment d’élévation que procure la course je n’aurais pas pris conscience de ces 3 anecdotes significatives pour moi) :

  • Adrien, 17 ans, a décidé de s’inscrire comme assistant volontaire avec son ami Amaury, pour une course Trial, il y a deux semaines. Le fait d’être volontaire lui donne le droit de courir la course suivante gratuitement. Je les ai déposés en voiture dans un village « perdu » de la montagne le Samedi, les ai laissés seuls sur la place du village à 15h30, et ils sont revenus le Dimanche en bus. L’organisation allait leur fournir un logement précaire et de la nourriture. Le décor avait tout du « plan galère ». Adrien est revenu à la maison le dimanche soir ravi et inspiré d’avoir distribué des boissons aux athlètes dans le vent et le froid… et pour avoir passé un moment unique avec l’équipe la veille. Bravo à l’ado qui DÉCIDE de laisser sa chambre et son Smartphone pour expérimenter l’inconnu… Pour voir s’il y a quelque chose d’intéressant dans cette direction !

  • Loïc, 15 ans, doit trouver un stage « découverte du monde de l’entreprise » d’une semaine. Profitant de croiser le père d’un de ces copains, dirigeant d’un groupe important, il le lui demande directement. Le père de son ami lui répond « Oui, envoie moi ta lettre de motivation ». Bravo au jeune qui ose, qui va de l’avant, qui se confronte à la réalité, qui sait que si sa tête lui suggère de plonger c’est que c’est bien.

  • Arthur, 10 ans, va à l’école en Angleterre pour quelques temps. Nous allons le chercher à la fin de chaque période de 6 semaines, qui se termine par une cérémonie avec un chorale le Vendredi à 14 heures. Cette fois-là, Arthur m’appelle quelques jours avant, et me demande de venir la veille car il a aussi théâtre… le jeudi. Cela me signifie de prendre un jour de plus sur mon rythme de travail. J’ai beaucoup été ému de le voir jouer au théâtre et chanter à la chorale en anglais. Ce qui m’a le plus ému est qu’il m’ait demandé de prendre 2 jours complets pour être présent à son théâtre et à sa chorale. Evidemment ce furent 2 des jours les mieux investis de ces derniers mois.

Franchir le pas, avoir confiance en la prochaine étape. Dans ce kilomètre 10, je sens que je peux « exprimer et exploiter » mon plein potentiel, malgré le fait que je cours 25 ou 30 secondes plus vite par kilomètre, que durant mes marathons précédents, je reçois la validation interne : « fais-le ! Comme mes fils, ce que je veux faire est ce que je dois faire. »

Ces derniers mois, j’ai lu plusieurs livres sur la dimension anthropologique de la course. En effet, nous sommes 65 000 générations d’êtres humains que ce sport unit. Courir un marathon vous unit avec la plus profonde et atavique pratique que l’on porte en soi : le désir et le besoin de courir. Je recommande en particulier « Born to Run » de Christopher McDougall.

Le kilomètre 30 : Au bord de la route

« Allez champion !”
Les kilomètres passent. La transmission d’énergie du public est fabuleuse dans un marathon. Le public envoie une énergie productive. En particulier les femmes, épouses, mères…

« Allez Benoît ! C’est merveilleux ce que tu fais ! »

Ça, c’est Carole qui le dit, aux kilomètres 17,2 et 26,2. Carole est également Coach CapKelenn, amie et elle vit à Séville. Ce dimanche matin, elle a pris son vélo et est venu avec Alex, son fils de trois ans, pour me soutenir… et me donner mes bouteilles isotoniques (Vitargo Pro). Merci beaucoup Carole !

Dans ce dialogue intérieur de coureur, la vague de soutien sur le bord de la route stimule le progrès, marque les étapes et occupe la tête quelques kilomètres.

Les pays étrangers sont représentés. Dans un virage, je vois plusieurs familles avec des drapeaux français chantant la Marseillaise. Je cris « Vive la France » de l’autre côté de la route; redoublement d’applaudissements et de cris « Allez les français!!! ». Complicité patriotique et fraternelle. Quelques kilomètres plus loin : le drapeau du Chili, j’approche et c’est moi qui entame l’hymne « Puro Chile tus cielos… ! ». « Vamos huevon », me dit-il. (allez couillu!) Les autres pays représentés sur le bord de la route sont en grande partie le Portugal et les Pays-Bas (les néerlandais sont toujours très démonstratifs et costumés !)

Sur le bord de la route, il y a également les ravitaillements. Dans ce cas, ils sont disponibles tous les 2,5 kilomètres sur les deux côtés de la route. Un vrai luxe ! L’organisation du Marathon de Séville est absolument pro : la gestion des flux est très bien étudiée. Malgré la foule, 13 000 coureurs, aucune agglomération gênante ne se forment à aucun moment : vestiaire, toilettes, approvisionnement… Félicitations et merci à l’organisation et aux centaines de bénévoles de cette course.

Dans cette vidéo au passage du semi (21km), on peut me voir heureux et chantant « Country Road West Virginia », J’adore cette chanson. (Je sais ! Je chante tout le temps…)

Je prends 3 gels que j’ai dans ma poche arrière aux kilomètres 15, 25 et 30. Ils m’aident.

Au kilomètre 30 (voir la vidéo) je faiblis, accompagné de mon ami d’un jour, José, de Valence, avec qui j’ai couru une dizaine de kilomètres.

Le kilomètre 35 : Le moment de vérité

Jusqu’ici, j’ai eu la sensation que les kilomètres défilaient vite. Et ainsi, sans m’en rendre compte, j’entamais le kilomètre 35 en traversant le majestueux Parc de Maria Luisa. Mon rythme m’a amené dans la catégorie supérieure : mon dossard orange se mêle aux dossards noirs et même verts, de coureurs plus rapides.

Oh là… je sens que ça devient difficile pour moi, au moment précis de cette photo. José prends un peu d’avance sur moi. Je regarde ma montre. Mon rythme se rapproche dangereusement des 5 min par kilomètre. Dans ma tête apparaît l’image du dos de Charly qui s’éloigne au kilomètre 18 d’un semi-marathon il y a un peu moins d’un mois, et j’avais explosé… Certes je descendais d’un avion, après six jours au Mexique, et j’étais en décalage horaire et je m’en suis rendu compte après … en déshydratation. Mais ça a introduit une zone de doute dans ma préparation. A ce km35 donc, je pense que c’est le moment de vérité. Le moment des braves. Le moment de la tête.

Il m’est difficile de faire des calculs exacts de temps (l’énergie est concentrée à irriguer les muscles et extrémités et les capacités intellectuelles du cerveau, par exemple le calcul, s’en trouvent réduites), mais je crois que si je maintiens ce rythme, j’aurais des chances d’arriver sous les 3h15. Mon rythme jusqu’ici étant basé sur les 3h10, cela me procure une marge. J’entre en mode « tenir », serrer les dents. Chaque pas compte. La force de souffrir et continuer. Je ne cherche pas de choses extraordinaires, juste de continuer. Nous passons par la Giralda, la cathédrale de Séville; j’invoquer Dieu, quelque soit son nom, pour m’accompagner jusqu’à la fin. Je tiens…

Je suis rassuré de constater à ma montre, qu’il n’y a pas d’hémorragie. Je parcours même le kilomètre 39 en 4’48. Le public redouble d’applaudissements. Je continue, je serre les dents. Je tiens… Maintenant, on peut voir le stade.
 

L’arrivée

Je passe par le tunnel du stade. Comme en 2013, je suis soulagé sans que l’émotion m’enivre. En fait, je parviens à forcer le rythme et à terminer fort et… entier comme le montre cette vidéo. Je passe la ligne d’arrivée en 3h14’45 ; temps net : 3h13’36.
Je viens de réduire mon ancien record de 14 minutes !

Je n’étais pas détruit comme les autres marathons ou mes derniers « 10 kilomètres » ou semi. On me remet la médaille. Loin sont les images du samu que j’avais imaginées plus d’une fois dans ma tête. On imagine nécessairement le pire, lorsqu’on souhaite titiller ses limites. L’organisation nous remet des sacs thermiques (type sacs poubelles). Je trouve un endroit ensoleillé, en dehors de l’ombre provoquée par le toit du stade de la Cartuja. Je m’allonge sur le sol pour me reposer. Je profite du moment, lentement, intensément… je déguste l’instant.

Après quelques minutes, j’ouvre les yeux et je vois Charly. Je crie son nom. Il se rapproche et me demande :

  • “Combien?”
  • “13” (pour 3h13);
  • “Put…”
  • Et toi? 18.

Andrés se rapproche aussi : « 3h19 ». Je me relève. Nous nous embrassons tous les trois dans un geste de félicitations. La joie de l’ effort récompensé. Notre groupe a fonctionné et nous nous sommes tous améliorés. Nous partageons souvent de longues courses ensemble, et avec Silvano (qui n’était pas là aujourd’hui mais à qui nous pensons), de nombreuses séries, changements de rythmes… et aujourd’hui, nous avons réussi à réduire notre record entre 7 et 14 minutes.

Comme dans Astérix et Obélix, ça finit par un banquet, dans ce cas… banquet andalou !

Et maintenant, quoi?

Nous sommes des amateurs et cette quête de l’amélioration est juste un hobby, une illustration de notre capacité à repousser nos limites et donner le meilleur de nous-mêmes. Nous courons surtout pour notre équilibre, pour aller au travail le lundi en bonne santé et … encore plus heureux.

Maintenant, l’arithmétique dit que si je réduis de nouveau de 14 minutes mon temps dans un prochain marathon, je passerai en dessous la barre… des 3 heures. Mais ça, c’est juste… de l’arithmétique. Je pense que j’essayerai, mais je prendrai mon temps. Peut-être dans deux… ou trois ans. Mon oncle Bernard a couru 20 marathons et a atteint 3h00’06’’ (Grrr… manquait pas grand-chose!). Son exemple m’inspire et j’aimerais offrir un « sous-3h » à la famille. Plusieurs camarades de club, certaines de plus de 50 ans, continuent d’améliorer leur record et veulent continuer.

Pour l’instant, je suppose que je découvrirai aussi d’autres disciplines connexes ces prochains mois : les Trail en montagne, les triathlons et autres…

Merci beaucoup à tous…

Benoit Mahé

Ps: voici les temps par kilomètres pour les plus intéressés.

Km Temps accumulé Rythme moyen
1 4:44.9 4:45
2 9:06.3 4:21
3 13:33 4:26
4 18:04 4:31
5 22:36 4:33
6 27:09:00 4:32
7 31:43:00 4:35
8 36:15:00 4:31
9 40:47:00 4:33
10 45:15:00 4:28
11 49:41:00 4:26
12 54:09:00 4:28
13 58:33:00 4:24
14 1:03:05 4:32
15 1:07:33 4:28
16 1:12:01 4:28
17 1:16:27 4:27
18 1:20:53 4:25
19 1:25:24 4:31
20 1:29:56 4:32
21 1:34:18 4:22 rythme moyen 1er 1/2 4:29
22 1:38:43 4:25
23 1:43:06 4:23
24 1:47:29 4:23
25 1:51:55 4:26
26 1:56:24 4:29
27 2:00:58 4:34
28 2:05:25 4:26
29 2:09:47 4:22
30 2:14:18 4:31
31 2:18:42 4:25
32 2:23:13 4:31
33 2:27:45 4:32
34 2:32:17 4:32
35 2:36:56 4:39
36 2:41:48 4:52
37 2:46:38 4:51
38 2:51:32 4:54
39 2:56:20 4:48
40 3:01:20 5:00
41 3:06:16 4:56
42 3:11:11 4:55
43 3:13:39 4:38 rythme moyen 2ème 1/2 4:36
Total 3:13:39

 

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